LS, serre les fesses, le Weazel arrive à toute vitesse !

Shalom aleichem mon bon juif et mon gentil goy lettré !



Il faut que je te raconte...
Il y a quelques jours, c'était ma première sortie sur notre belle île !
Ma patronne, la bien connue Dona Grimaldi, avait le "bougeant" -comme disent les plus si jeunes- et le bigophone en feu.
Il faut dire que rien que de se tenir à côté de la dame et son téléphone augmente le risque de choper un cancer du cerveau d'au moins 1500%. C'est bien simple : en hiver, je suis à peu près certain qu'elle chauffe sa villa rien qu'avec ce petit appareil.

Elle a pas l'air comme ça, mais elle en connait du monde !

Ça en devient même difficile de parler du seul sujet qui m'importe : mon salaire !

Accompagné de la loquace Italienne, nous prenions la route vers un territoire qui m'était encore inconnu... San Andreas en général et son Nord en particulier. D'un geste impérieux, ma patronne commanda au petit appareil nommé "GPS" une destination perdue dans les tréfonds de ce qu'il faut bien appeler une partie défavorisée de l'île (moi, j'aurais dit trou du cul du monde, mais apparemment mon rédac' chef pense que cela pourrait choquer la population du Nord) : la bien nommée Sandy Shore.


Aussi paumé que ça en a l'air.

J'ai 80 ans, des lunettes, les réflexes d'une tortue neurasthénique, une connaissance théorique de la ville, de ses routes et du style de conduite los santosien, mais c'est moi qui conduis !
Et ce, toujours GRATUITEMENT ! Il me faut t'avouer que lors de mon arrivée, ma boss avait proclamé, avec son accent chantant inimitable, sa virginité au point de vue accident routier.
C'est au moment où elle a embrassé un palmier tout innocent, ne demandant rien à personne sur son petit espace vert personnel très tranquille, avec le pare-buffle de notre SUV floqué aux couleurs du WN (et ultra résistant) que j'ai convenu avec moi-même de ne pas croire tout ce qu'elle racontait.


Nan mais j'ai l'air d'un chauffeur, la vie d'ma défunte mèèèèèèèère!

Depuis, je prends le volant, l'instinct de survie, tout ça, tout ça.
Nous voilà donc sur la route, en toute sécurité, car même si je conduis un peu vite (200 dollars d'amende le trajet en moyenne), j'ai encore de beaux restes, point de vue volant. Je vous passe la route et le mouvement éternel des lèvres de Caina ne s'arrêtant de parler que pour reprendre son souffle et repartir de plus belle.
Pour quelqu'un de nouveau sur cet îlot comme moi, il me faut dire que j'ai trouvé l'endroit...
Euh...
Comment dire...Pittoresque oui, voilà ! Poussiéreux, délabré, sale et atrocement pauvre aussi...Mais pittoresque est le qualificatif qui me semble le plus politiquement correct. Alors c'est celui que je retiendrai.
Pourquoi nous étions-nous perdu dans ce no man's la...ce petit coin de campagne sablonneux ? Aucune idée.

"Une inaugourrrrrrrratione de garrrrrrrragé" m'informa la Dona. 


Un joli logo, faut bien le reconnaitre.


Le Seaton Sand's.
Un nom particulièrement bien choisi vu le côté sablonneux du coin.
Entouré d'immeubles délabrés et de caravanes plus vraiment de première jeunesse, le bâtiment flambant domine tout le quartier avec ses deux étages érigés dans le plus pur style architectural américain dit 'du gros parallélépipède rectangle".
Et quel rectangle, mon cher lecteur, mon estimée lectrice. Du premier choix...
Bien équipé, bien achalandé, spacieux, lumineux... Un réel endroit pensé pour que la magie des artistes mécaniciens s'exprime en toute liberté et parfaite ergonomie. L'architecte a même pensé à rendre leurs pauses plus...euh...plaisantes en aménageant un plafond truffé de dalles en verre transparentes comme du cristal donnant directement sur le lounge à l'étage d'en haut.
En contre-plongée.
Mesdames, je vous supplie de bien penser à ce détail lorsque vous irez faire réviser votre adoré bolide vrombissant.
La maison Benguigui vous recommande le pantalon complet en kevlar.
Sinon, vous pourriez attendre des heures soit dans ce salon créé par un pervers, soit dans le salon de tatouage/coiffures/manucures/pédicures avec les petits poissons qui vous bectent les peaux mortes là...
Enfin tous ces trucs de goyim coutant atrocement cher et ne servant à pas grand chose si ce n'est nourrir sa vanité.
Avis tout personnel, j'en conviens.
Parce que en termes de service, le Seaton Sand's les a presque tous.
Je n'ai pas ni vu de superettes, ni de barres à effeuillages chaloupés effectués par des dames de petites ver...euh... des femmes fortes et libérées !
Mais bon, avec un peu d'imagination et beaucoup de bon argent, il est certain que Tedd  Jaylon -l'heureux patron probablement millionnaire vu l'immeuble et le bolide italien outrageusement tapageur qu'il conduit- aura ça sous peu... Il faut dire, je connais peu de patron qui ont dans leurs garçonnières...(leur bureaux, je veux dire !) une voiture sportive de collection et un siège de bureau Earl Chesterfield à 6000 dollars pièce.


Le must pour un fessier de roi.


Je crois qu'on peut le dire sans avoir peur d'être démenti...
Monsieur Jaylon a dépensé sans compter !



L'inauguration battait désormais son plein. Des gens de toutes classes et conditions sociales arrivaient sur le spacieux parking, tout propre et brossé dans le sens d'un poil tout métaphorique.
J'ai eu le bonheur et la surprise de rencontrer le système de justice dans son entier.
Des avocats au juge, en passant par le procureur général.
De voir des ninjas, si, si je te jure, comme les vrais assassins du monde médiéval japonais. Bon... ils avaient des badges et des flingues. Ce qui cassait un peu mon enthousiasme (rien de tel qu'un bon ninjato bien aiguisé et de quelques shurikens bien placés en ce qui concerne l'art contesté d'assassiner quelqu'un avec classe et compétence), je ne vais pas te le cacher.
En plus, loin de garder un silence mystérieux et invitant à la réflexion imaginative, voilà que mon ninja de pacotille dit bonjour à ma patronne comme n'importe quel quidam -c'est à dire avec chaleur et une proximité corporel frôlant presque le coït- (selon mes standards bien entendu).


Ninjato image d'illustration contractuelle.

Quelle déception, quelle indignité...
Les laissant à leur conversation pleine de roucoulements écœurants, je rejoignis mon rédacteur en chef, arrivé avec la foule, et discutant de soins capillaires avec les représentants de la justice.
Autant dire que j'ai vite mis le cap ailleurs.
La métrosexualité, très peu pour moi. Comme toutes les autres sexualités, d'ailleurs.
C'est alors que mes lunettes de Judéovision ont commencé à surchauffer.(confer photos explicatives).

Lunettes de Judéovision, provenance ? Je devrais vous flinguer si je vous le disais. On va dire que c'est un copain qui me l'a filée, d'accord ?


Voilà ce que je vois quand je les porte. Beaucoup plus décent, n'est-il pas?

Les systèmes d'alerte bipaient dans tous les sens, couvrant -assez agréablement je dois dire- la dissertation sur l'huile de jojoba de M. Ashcroft.
Mieux valait être assourdi que d'entendre ça.
Voire mort.

Mais la cause de l'émoi technologique -et de la consommation accrue des batteries de mon dispositif à décence contrôlée- approchait à grande vitesse malgré ce que je devinais être d'outrageux talons hauts, enfermant avec fermeté des petons probablement parfaitement pédicurés et laqués du plus indécent vernis.
Eux mêmes surplombés par une paire de jambes quasiment interminables et, bien entendu, aussi dévêtues que possible.
Une mini-jupe, qui n'aurait pas renié sa parenté avec un mouchoir de poche, empêchait probablement toute la flicaille présente de ramasser leurs mâchoires au sol. Mais aussi d'inculper l'inconvenante ingénue, en tout cas je le supposais devant leur inaction aussi flagrante que scandaleuse.
Le grésillement de lunettes allaient de mal en pis.
Alors que mon regard remontait vers le visage -heureusement censuré par une énorme étoile de David rougeoyante (les pires)- je sentis une légère odeur de brûlé me chatouiller les narines, tandis que, bien involontairement mes chastes yeux parcouraient l'espace peu vêtu allant du nombril de la dame à son menton.
Reculant de quelques pas, par instinct, il m'est venu à l'esprit que, s'il n'avait pas encore les barres idoines, monsieur Jaylon au moins avait-il a déjà  engagé les prost...euh les danseuses exotiques !
C'est alors que ma patronne, curieusement cérémonieuse et calme pour le coup, me présenta :

" Madame la gouverrrrrrrneurrrrrr, vouaci mon nouuuuveau jourrrrrnalisté, Moouâshe Benguiguite." Je déglutissais une salive épaisse et pleine de fiel tout prêt à sortir. Mieux valait ne pas fâcher tout de suite la femme la plus puissante de Los Santos à ma première prise de parole.

" Euh...Hum...Shalom aleichem m'dame la gouvernatrice, gouverneuse euh gouverneur...! Belle inauguration dites donc ! Dites moi... Vous avez une petite vingtaine, comme se fait il qu'une aussi jeune personne que vous soit à ce poste écrasant, hein?"
La réponse se perdit dans le brouhaha de flagorneurs, de courtisans et autres jeunes hommes "en chien" -comme disent les jeunes- qui se mirent aussitôt à bourdonner autour de la fleur bien trop tentante pour leurs hormones en ébullitions.
J'en avais déjà bien assez vu.
De plus, les diodes de mes lunettes approchait de leur température de fusion.
C'était l'heure de la camomille en plus !
Il était GRAND TEMPS de tirer sa révérence !!!
D'autant que M. Ashcroft allait en venir au main au sujet de "beurre de karité".
Qu'Hash.em me garde de savoir un jour ce que c'est.

Enfin, nous étions parti de cet enfer plein de goyim.
Toujours au volant (au revoir 150 dollars durement gagnés -mais pas encore payés), je ne rêvais que d'une chose : mon lit.
Quand M. Ashcroft , entre deux coups de peigne préoccupés, articula ces paroles honnies :

-"Et si on allait faire les perfs du véhicule"
Sur quoi renchérit ma patronne
-" Mais ouuuuuui, quelle bonne idée !".
Malgré un soupir déchirant et bien sonore de ma part, la Dona Grimaldi entra l'adresse du LS custom.


Un service approximatif pour un prix prohibitif. Le son et les odeurs sont gratuites.


Exactement le même commerce que nous venions de quitter 5 minutes auparavant sauf que celui ci était loin d'être neuf, aussi bien équipé que le commerce de M. Jaylon.
Ça sentait la poussière, la vieille huile de moteur et une sueur rance de celui qui n'a pas vu sa douche depuis un moment.
M. Russel, le patron -à ce que j'ai compris- réclama quelques milliers de dollars à ma patronne, cinq pour être précis, juste pour régler les freins et réparer les quelqueS griffureS accumuléeS lorsque mon italienne de patronne prenait le volant.

C'est une fois l'addition payée que quelqu'un de facétieux et de probablement un peu juif vu l'accent, insista un peu lourdement sur comment le nouveau garage du Nord surclassait sans comparaison aucune cet établissement à l'hygiène aussi douteuse que celle du singlet de son propriétaire.
C'est un pur hasard si M. Russel et son mécanicien montait dans un 4X4 bleu et foncèrent à toute berzingue vers l'autoroute du nord...
Vraiment un pur hasard...

Moi, quand je suis fatigué, faut pas me courir sur les papillotes !
C'est avec le sentiment du devoir accompli -et plein d'informations plus ou moins utiles qui allaient me permettre de faire un super long article que je facturerai au caractère à ma patronne, plus le supplément chauffeur- pas plus tard que quand j'aurai mis un point final à cette incroyable histoire.


Que voici, que voilà. Il est temps de passer à la caisse !

C'était Moïshe Benguigui, enfin au creux de son lit douillet.