Les Couleurs de l'Été qui Grésillent à San Andreas

Au coeur de l'été à San Andreas, ce moment béni où les températures escaladent plus vite que la dette publique. Chaque année, la jeunesse dorée (et pas seulement des racines) se livre à son sport favori : afficher une nouvelle coiffure, sans vergogne, dans les rues surchauffées. Cette saison ? On mise tout sur le blond platine façon victime d'un mauvais tuto ou sur les dégradés qui partent, de préférence, dans le mauvais sens.

Les salons de coiffure n'ont visiblement qu'une seule consigne : « Osez ! », quitte à décoiffer même la bourse du coiffeur. Entre l'ondulation façon algues échouées sur la plage de Vespucci et le mulet qui revient, comme une mauvaise blague des années 80, on se demande vraiment si la fin du monde ne passe pas d'abord par les cheveux. Mais après tout, chacun son apocalypse capillaire.

Cheveux au Vent et Ego en Cendres

Les influenceurs s'arrachent des coupes destructurées, et je ne parle pas que de leur intégrité morale.

“J'ai tenté la couleur lavande, maintenant on me confond avec la mascotte d'un fast-food”

Nous a confié Luciana, 22 ans, avec un air déjà résigné, et c'est le même constat pour Darren, 34 ans :

“Ça repousse, mais ma dignité, ça prendra des années.”

On a l'illusion du contrôle, alors que même nos brins hurlent à l'entropie

Faut-il s'inquiéter ? Bien sûr que non. La mode, comme le smog ou la criminalité locale, c'est cyclique. L'été prochain, tout le monde regrettera ses selfies et redécouvrira l'utilité d'une casquette. Désolé pour nos amis chauves : votre coupe n'est toujours pas tendance cette année. 

Mais il y a quelque chose de désespérément élégant à accélérer vers l'effondrement, la mèche au vent et la racine bien visible. .