On a fermé… la parenthèse

Père Aschroft, raconte-nous une histoire

Que de nostalgie, n'est-il pas, de contempler la carcasse froissée d'une grande institution journalistique, tel un vieux Romanoff écroulé sur un fauteuil Louis XIV ? Le Weazel News, jadis parangon du commentaire éclairé, ou du moins passable, sur la gabegie ambiante de San Andreas, s'est gracieusement laissé mourir, épuisé par le refus chronique de rejoindre l'ère du digital. La faillite, version onctueusement américaine "bankruptcy, darling" fut inévitable : nos lecteurs préféraient apparemment scroller sur leurs écrans fluos plutôt que d'inhaler l'odeur du papier (et un peu de moisissure).

Évidemment, comme personne ne s'en est soucié, le deuil fut bref et peu élégant. On laissa pourrir dans les archives les souvenirs d'une presse qui croyait encore qu'une manchette pouvait bouleverser le destin de la ville.

Les locaux, abandonnés comme une aile droite oubliée par un chirurgien trop pressé, n'attendaient plus qu'on vienne ramasser les derniers trophées poussiéreux du passé. Et puis il y eut ce silence… Savez-vous combien d'années il faut pour que la rumeur d'une mort devienne un soulagement généralisé ?


On tourne la page. On écrit l’avenir.

Cela aurait pu finir ainsi, mais, par affection du désastre ou simple mauvais goût, j'ai décidé d'accélérer dans ce mur, pied au plancher. Tel un Phoenix né d'une vieille cigarette dans des bureaux jaunis, le Weazel News renaît .
Avec une pincée de fonds dorés et un clin d'œil au gouvernement capable de miracles aussi louches que moi, j'ai vu grand : réanimer la presse pour lui donner une voix, de préférence la mienne. Alors oui ! on a claqué la porte, mais regardez-moi réinstaller la poignée.


Alors, que faire ? Promettre objectivité ou s'amuser franchement à raconter la lente ascension de Los Santos vers son propre gouffre ? Je ne m'engagerai sur rien. Une parenthèse s'est fermée, et il est grand temps de la rouvrir.



Lecteur incrédule, le Weazel News est de retour. Attache ta ceinture, nous accélérons tous ensemble, et moi, je rigole en tête.